- décatir
-
• 1753; de dé- et catir1 ♦ Techn. Débarrasser (une étoffe) du lustre que lui ont donné les apprêts (opération du décatissagen. m., 1815). ⇒ délustrer. Décatir un drap à la vapeur. Adj. et n. DÉCATISSEUR, EUSE , 1832.2 ♦ Pronom. (1860) Fig. (Personnes) Perdre sa fraîcheur; vieillir (⇒ décati). « Sylvain commence à se décatir » (Bloy).⊗ CONTR. Catir, lustrer.décatirv.d1./d v. tr. TECH Enlever (à une étoffe) le lustre et le brillant produits par les apprêts. Décatir le drap, la toile de lin.d2./d v. Pron. Fig., péjor. Perdre sa fraîcheur, sa beauté; vieillir.⇒DÉCATIR, verbe trans.A.— TEXT. [Le compl. d'obj. désigne une étoffe] Décatir (une étoffe). Lui enlever le cati. Décatir un drap (Ac.).B.— Au fig., fam.1. [Le compl. d'obj. désigne une pers.; le sujet est abstr.] Décatir qqn. Lui faire perdre sa fraîcheur, son éclat, etc. Tu pourrais croire qu'aux yeux du monde, mon mariage m'a délustré, m'a décati (...) rassure-toi, je suis toujours à la mode (AUGIER, Gendre de M. Poirier, 1854, II, p. 223).— Le plus souvent à la forme passive. On ne se reconnaissait même plus, tellement qu'on était bousculés, moulus, décatis par la fatigue et les émois (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 96).2. Emploi pronom. réfl. S'enlaidir, en partic. avec l'âge, se faner :• ... elle ne pouvait plus marcher près de quelqu'un, sans manquer de le jeter par terre, tant elle boitait. Naturellement, lorsqu'on se décatit à ce point, tout l'orgueil de la femme s'en va.ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 729.— P. ext. Vieillir, en accusant son âge. Commencer à se décatir.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1753 « démêler le poil d'une peau destinée à la fabrication des chapeaux » (Encyclop. t. 3, s.v. chapeau); 2. 1812 « enlever l'apprêt et le brillant d'un tissu » (BOISTE); 3. 1870 « perdre de sa fraîcheur, de sa force (d'une personne) » (Lar. 19e). Dér. de catir; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :2.
DÉR. 1. Décatissement, subst. masc., rare. État de déchéance, décrépitude. « De là, — toujours style des jolis gommeux, — ce décatissement inouï, accompagné de phénomènes comateux... » (De Montépin : Sa Majesté l'Argent) (FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, 1889, p. 528). — 1re attest. 1889 id.; du rad. du part. prés. de décatir, suff. -ment1. 2. Décatisseur, euse, adj. et subst., text. Emploi adj. [En parlant d'un instrument] Qui permet d'effectuer le décatissage des étoffes. Ouvrier conduisant une rame décatisseuse (Mét. 1955). Emploi subst. Ouvrier, -ière chargé(e) de décatir les étoffes. — [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1835. — 1re attest. 1832 (RAYMOND); du rad. du part. prés. de décatir, suff. -eur2. 3. Décatissure, subst. fém., rare [Correspond à décatir B 2 et à décati, ie B 1; chez une pers.]. Ce qui est décati. La satisfaction de honnir les décatissures de la fille consola (PLOWERT 1888). — 1re attest. 1888 id.; du rad. du part. prés. de décatir, suff. -ure.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 373.décatir [dekatiʀ] v. tr.ÉTYM. 1753; de 1. dé-, et catir.❖♦ Techn. Débarrasser (une étoffe) du brillant, du lustre que les apprêts lui ont donné. ⇒ Délustrer. || Décatir du drap à la vapeur.——————se décatir v. pron.ÉTYM. (1870).1 (…) quatre glorieux dont trois jeunes maîtres, car Sylvain commence à se décatir.Léon Bloy, le Désespéré, p. 199.——————décati, ie p. p. adj.ÉTYM. (1846).1 Étoffe décatie. || Le tissu décati devient plus moelleux.2 Fig. et cour. Éprouvé par l'âge; qui a perdu sa fraîcheur, sa beauté. ⇒ Vieilli. || Vieillard décati. || Elle est un peu décatie.2 Mais elle, à cette heure, se sentait joliment changée et décatie.Zola, l'Assommoir, t. II, X, p. 107.♦ Par ext. Qui a perdu ses belles apparences, sa fortune.❖CONTR. Catir, lustrer.DÉR. Décatissage, décatisseur.
Encyclopédie Universelle. 2012.